Baseball profil force vitesse

Baseball : Individualisation de la qualité d’accélération en fonction du profil force vitesse

Cet article fait référence à l’introduction du mémoire de Master 2 Entrainement et Optimisation de la Performance Sportive de Aurélien ROUSSET réalisé à l’Université de Montpellier (2021/2022) sous la direction de Pierre BESSON

Titre du mémoire : Individualisation du travail sur la qualité d’accélération en fonction du profil force vitesse chez des jeunes joueurs de baseball

Un bouton à la fin de l’article permet de le télécharger dans son intégralité.

Régulièrement désigné comme le sport préféré des Américains, le Baseball n’a pas cessé d’augmenter sa popularité dans le monde et la France ne fait pas exception.

En effet, d’après les chiffres officiels de la Fédération Française de Baseball et Softball (FFBS), le nombre de licenciés est passé de sept mille en 2009, à plus de quinze mille aujourd’hui.

L’engouement lié à la pratique de ce sport est en partie dû à son originalité, aux actions spectaculaires qu’il propose mais également à sa simplicité de pratique.

En effet, quelques battes et balles suffiront à faire naître un contexte de jeu. Paradoxalement, cette impression de simplicité peut momentanément disparaître lorsque les quelques sept-cent-cinquante règles sont alors appliquées.

Baseball
Josh Hemsley

Le baseball en quelques mots

Le baseball est un sport collectif opposant deux équipes de neuf joueurs pendant une série de neuf manches sans délimitation temporelle.

Durant chaque manche, les deux équipes vont alterner une phase offensive et défensive. Celle qui a marqué le plus de points à l’issue des neufs manches remporte la partie.

Durant la demi-manche offensive, les joueurs sont appelés à tour de rôle pour frapper la balle avec leur batte afin de tenter de déstabiliser et de déstructurer la défense adverse. Pour « scorer », le joueur doit effectuer un tour complet du diamant (i.e., carré constitué de 4 bases).

L’objectif du batteur est de frapper un coup qui va lui permettre de gagner le plus de temps possible, afin d’atteindre la première base qui se situe à 30 yards, soient 27,44 mètres du marbre (i.e., lieu de frappe).

La particularité de la course des joueurs offensifs réside dans la trajectoire qu’elle impose aux joueurs.

En effet, cette dernière s’effectue de manière linéaire sur environ une dizaine de mètre, distance où le joueur analyse rapidement le jeu afin de savoir sur quelle base il va se diriger. Par la suite, deux choix lui sont alors possibles.

Le premier est que si la possibilité d’aller en deuxième base se présente, le joueur entame sa course de manière curviligne vers l’extérieure afin d’anticiper au mieux le changement de direction à 90 degrés de la première base.

Le deuxième choix est dit forcé, c’est-à-dire qu’il peut uniquement se rendre en première base et continue ainsi sa course afin de l’atteindre le plus rapidement possible.

Le type de course et la base ciblée dépendent donc en permanence du contexte de jeu.

L’objectif est d’atteindre une base avant le retour de la balle. Si la balle arrive sur les bases avant l’adversaire, celui-ci est éliminé.

Ainsi, il existe une contrainte de temporalité sur la course autour des bases, induite par la position de la balle dans l’espace de jeu, gérée au mieux par l’ensemble de la défense.

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Représentation d’un terrain de Baseball (via le logiciel photoshop) et de l’organisation défensive des joueurs. L’organisation de la défense est rigoureusement la même dans chaque équipe. Elle est composée d’un receveur (1), d’un lanceur (2), de quatre joueurs dans le champ intérieur à savoir première base (3), deuxième base (4), troisième base (5) et arrêt-court (6), enfin de trois joueurs dans le champ extérieur à savoir le champ gauche (7), le champ centre (8) et le champ droit (9).

L’accélaration, une qualité déterminante

Au baseball, les différentes actions de courses effectuées peuvent être caractérisées comme brèves, explosives et certaines qualités physiques vont ainsi se distinguer pour leurs intérêts dans la performance.

Les joueurs de la Major League Baseball, la première division américaine, sont significativement plus rapides sur un sprint de 10 yards (9,14 mètres) que des joueurs de divisions inférieures.

Il existe également une corrélation (r = – 0,422) entre le temps réalisé sur cette distance et le nombre de bases volées sur une saison (Hoffman et al., 2009).

Nakata et al. (2013) ont trouvé une corrélation entre le temps réalisé sur un sprint de 10 mètres et l’énergie cinétique du lancée, chez plusieurs catégories de jeunes joueurs, âgés de 10 à 16 ans.

La capacité d’accélération est donc un indice de performance plurifactoriel dans la discipline (Nakata et al., 2013). De plus, la phase d’accélération pure entre le marbre et la mi-distance de la première base (i.e., 13,7 mètres) est l’attribut le plus déterminant dans la performance du sprint.

Autrement dit, plus la capacité d’accélération d’un joueur sera développée, plus il aura de chance de parvenir à voler la base adverse (Eugene Coleman et Amonette, 2012).

L’accélération peut se définir comme la variation de la vitesse en fonction du temps et plus concrètement comme le fait de créer une vitesse élevée le plus rapidement possible.

Elle se calcule généralement sur les dix premiers mètres du sprint (Little & Williams, 2005). Yilmiz et al. (2018) ont différencié plus précisément trois phases distinctes dans le sprint.

La vitesse de démarrage (0-5m), l’accélération (0-10m) et la vitesse (0-15m). Ils ont ensuite étudié les impacts de chaque phase sur l’autre. Des corrélations importantes ont été relevées entre la vitesse de démarrage et l’accélération, sur des sprints de 15m, respectivement (r=0,836