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Le singe médiéval : des foyers aux légendes

Cet article fait référence à l’introduction du mini mémoire de Carla BEDINI réalisé durant son Master I Littérature Générale et Comparée à l’Université Sorbonne Nouvelle (2021/2022)

Titre du mémoire : Le singe dans les foyers du Moyen Âge

Le singe médiéval

Introduisons ce mini-mémoire par une expression commune ayant été forgée au Moyen Âge : « Être malin comme un singe ». Le terme « malin », ici, ne revoie pas à l’intelligence pure mais bien à la ruse, c’est-à-dire la figure du diable dans la symbolique Moyenâgeuse.

« Depuis Isidore de Séville 1 , l’animal avait, notamment dans les Bestiaires 2 , une déplorable réputation. Offense à la Perfection et à la Création, jusque dans son inachèvement par absence de queue (la race alors connue, importée d’Afrique, était dépourvue de cet appendice), cet insupportable contrefaçon de l’homme représentait le diable et le péché.

Sur le singe pesait aussi un relent d’idolâtrie, puisqu’il était vénéré dans ce pays de Ténèbres qu’était l’Egypte. A l’époque romane, il sera surtout considéré comme étant le pécheur lié à sa faute, la chaîne et la boule dont on l’équipait pour l’empêcher de sauter ou de fuir jouant dès lors un rôle symbolique. »3

Nous voyons à travers cette citation de Françoise Baron que le singe est déjà assimilé au Moyen Âge, par ses caractéristiques physiques et ses agissements, à l’homme. Ses représentations iconographiques dans les bestiaires servent à montrer, à travers une parodie par mimétisme, les pires vices des hommes. Le singe montre l’homme transformé en Bête, en Malin. Cependant, nous voyons que le singe est aussi un animal importé en Europe et ainsi domestiqué par différentes classes sociales que nous allons évoquer.

Lorsque j’ai voulu me tourner vers la représentation du singe au Moyen Âge, il a été difficile pour moi de m’orienter précisément vers des images et des objets purement domestiques, car le singe apparaît donc plus dans les bestiaires et dans les marges de certains manuscrits4. Je me suis donc penchée vers la domestication de cet animal et les représentations iconographiques de cette domestication.

Mais, pourquoi cet animal est-il donc domestiqué au Moyen Âge ? L’image négative du singe est-elle alors nuancée5, retravaillée ? Évolue-t-elle par cette domestication ? À quelles légendes le singe est-il assimilé dans les foyers moyenâgeux ?

Nous verrons que cet animal est domestiqué par deux classes sociales distinctes, les nobles ainsi que travailleurs tels que les marchands, les bateliers et les jongleurs : ainsi, le singe est domestiqué pour diverses raisons. Le singe n’est pas seulement une représentation du Malin, mais aussi une figure parodique des hommes : il peut aussi faire rire et être le protagoniste de légendes populaires comme nous allons le constater sur différents objets.

Le singe médiéval : la domestication

Différentes espèces de singes importées en Europe

L’approvisionnement en singes continue entre l’Antiquité tardive et le haut Moyen Âge. 6Le singe au Moyen Âge et en Occident n’est pas encore une espèce protégée, ils vivent en ville et dans les palais. On ne classe pas le singe dans la catégorie des bêtes exotiques, mais comme un animal « étranger », il est plus considéré comme un animal domestique.

Dire que le singe est un animal exotique au Moyen Âge est anachronique, car le terme « exotique » n’existe pas, ou est alors très rare. L’erreur vient d’un hellénisme : exotikossignifie en grec « extérieur, étranger ». L’adjectif le plus fréquent pour désigner un animal étranger est donc le terme latin peregrinus7.

On peut noter une présence de singes au Moyen-Age dès l’an 960 : un document atteste des droits de douane payés sur les singes à l’entrée de la ville d’Aoste. 8 Voici deux espèces présentes sur les images que nous allons aborder :

singe médiéval dans les foyers du Moyen Âge Cercopithecus
Cercopithèque. Les cercopithèques sont des singes africains à queue fine et relativement longue, (Cercopithecus veut dire « longue queue » en latin)
singe médiéval dans les foyers du Moyen Âge macaque de barbarie
Macaque de Barbarie ou Magot

Les singes sont domestiqués par deux classes sociales distinctes : les nobles et les travailleurs, en particulier les bateliers et les jongleurs.

Les nobles domestiquent les singes pour montrer leur puissance, car posséder un singe est un luxe au Moyen Âge. Les singes domestiqués par les nobles viennent d’Afrique et plus précisément d’Éthiopie, d’Érythrée et du Soudan. Ces singes appartiennent à la famille des cercopithèques : il s’agit de vervets ou de grivets.

On peut aussi les nommer « callitriches » : ce terme, d’origine grecque, signifie « beau pelage » ou « poil élégant ». 9 Le singe devient un signe d’ostentation : il est donc apprécié par les rois et les princes au XIIe et au XIIIe siècles :

« Rois, princes et même évêques possèdent des singes de compagnie, qu’ils vêtissent parfois de riches habits, comme la robe fourrée de gris, destinée au singe d’Isabeau de Bavière, à qui l’on fait également fabriquer un collier de cuir rouge ferré et garni de boucles… »10

Dans cette citation, nous constatons que l’animal domestiqué est humanisé par des habits composés de matières nobles, mais aussi attaché par des colliers. Nous constaterons dans certaines représentations que l’animal est attaché de plusieurs façons : des colliers, des laisses ainsi que des billots de bois.

L’acquisition d’un singe est un luxe tout de même accessible pour les marchands et les bourgeois, car la société médiévale urbaine s’enrichit à partir du XIIe siècle : on les achète pour les placer dans des hôtels, en signe de richesse.

Les « singes du pauvre », quant à eux, se réfèrent aux macaques berbères, qui viennent de moins loin, c’est-à-sire du Maroc ou d’Algérie. On les retrouve parfois même sur le rocher de Gibraltar. Ces singes, disponibles en plus grand nombre, sont dociles et se laissent apprivoiser par des jongleurs et des montreurs d’animaux : ils constituent un divertissement dans les villes et les campagnes. La figure du singe devient familière dans les contrées d’Europe grâce aux bateleurs.

Cette figure familière de l’animal va l’insérer dans des proverbes et des légendes populaires. Par ce biais, l’animal va donc se détacher de ses assimilations péjoratives liées au Malin et à la folie. 11

La représentation du singe médiéval domestiqué chez les nobles

Le singe diabolique

J’ai constaté, lors de mes recherches, que les représentations des singes dans les foyers étaient généralement possédées par des nobles, puisqu’il s’agit d’un luxe.

Sur cette première image, nous voyons deux jeunes pages tenant un singe en laisse. Elle est extraite d’un missel de la fin du XVe siècle.

singe médiéval dans les foyers du Moyen Âge
Attavante degli Attavanti,
Jeunes pages tenant un singe en laisse.
Dans Missel d’Attavente. Fin XVe siècle.
Lyon, Bibliothèque municipale, ms. 5123, f. 27v

Je dirais qu’il s’agit ici d’une représentation diabolique du singe, même domestiqué. On reconnaît ici le cercopithèque vu ci-dessus. On le reconnaît sur l’image par rapport à sa longue queue et son pelage, noir et gris. Le premier page12, à gauche, est habillé de rouge et de bleu. Le rouge signifie ici la noblesse tout comme le bleu, qui d’un point de vue religieux, est aussi la couleur du voile de la Vierge.

Cependant, il a son pied gauche du vert, la couleur du Diable. Il semble se faire entraîner par le page de droite, qui est lui aussi positionné à sa gauche, et qui est habillé de rouge, de vert et de violet13. Le vert est majoritaire et est accompagné du violet, la couleur des traîtres. Le rouge, qui est une couleur ambivalente, n’est visible qu’en bas, sur le pantalon et prend ici la signification des flammes de l’enfer.

Donc, le premier personnage se laisserait entraîner par l’autre page, représentant ainsi la traîtrise 14 , et l’on pourrait aussi supposer qu’il se laisse entraîner par le singe, ce qui renforce ici le côté diabolique de l’animal. De plus, le singe s’oppose directement au lion, qui a au Moyen Âge une place primordiale dans les représentations animales et les bestiaires, puisqu’il a une image très positive. 15

Le singe et le page de droite sont d’ailleurs plus grands sur l’image que le page de gauche et que le lion. Il s’agit peut-être ici d’une opposition directe à la figure du Roi, puisque les pages sont avant tout des serviteurs. Le Roi, l’autorité noble, est ainsi défiée par ces pages, se laissant entraîner par le Malin.

Nous pouvons même supposer, par la ressemblance flagrante des deux personnages, qu’il s’agit d’un dédoublement, entre une figure noble et fidèle du serviteur et ses bas instincts, qui veulent le pousser à la traîtrise. La fresque en arrière-plan représente quant à elle des anges, incarnés par des femmes et des enfants, qui sont mêlés de manière antithétique à un centaure, au milieu de la fresque, puisqu’il représente l’homme violent esclave de ses instincts, tout comme le singe ici.

Un homme est également présent sur la droite, et semble être chassé par ce centaure. Les deux créatures, l’une en premier plan et l’une en arrière-plan, se réfèrent toutes deux aux bas instincts des hommes ainsi qu’à leur animalité. C’est donc pour cela que le singe est souvent représenté attaché, que ce soit sur des tapisseries ou sur le décor de cheminée ci-dessous.

singe médiéval dans les foyers du Moyen Âge
Décor de cheminée avec singes. XVe – XVIe siècles. Bourges, palais Jacques-Coeur

Sur ce décor de cheminée, les singes sortent du dessous. Ils semblent attachés et reliés à des clochettes, leurs mouvements perturbent donc la tranquillité superficielle de l’homme et du loup, ou du chien. Le singe à droite semble manger un fruit. J’ai tout de suite pensé à une pomme, donc à l’image du péché et de la tentation. Ils sont donc là pour perturber, d’en bas, peut-être des enfers, la paix qui règne donc en surface dans la représentation du dessus.

S’il s’agit d’un loup, représenté dans les bras de l’homme, la signification de ce décor change. C’est au Moyen Âge que l’image du loup se transforme car l’église le dénonce comme le symbole du péché au même titre que la femme. Le singe a donc ici attisé la curiosité, tout comme le serpent dans la Bible, de la femme, d’Eve, qui est ici transformée en loup dans les bras d’un homme.

D’autres interprétations restent plus valables : il s’agirait plutôt d’un chien, animal domestique souvent représenté en compagnie des hommes. Le chien est toujours représenté de manière proche, presque amicale. Le singe, aussi domestiqué, n’a pourtant pas la même place auprès des hommes : il est enchainé et mis à distance.

Le singe de gauche semble faire balancer une clochette et produire un tintement dérangeant, mais il peut aussi s’agir d’un billot de bois, comme nous le voyons dans la tapisserie de laDameàlaLicorne ci-dessous. Cet objet servait à limiter les mouvements de l’animal à l’intérieur de la maison. 16

Il ne s’agit pas de la seule présence de singes enchaînés ou attachés au palais Jacques-Cœur :

« Un escalier en vis permettait d’atteindre une salle à l’extrémité sud. Cette salle est chauffée par une cheminée du côté ouest. À gauche de la cheminée, un singe enchaîné, à droite un fou de cour accroupi17, tenant une marotte, et ayant un cadenas passé aux lèvres. »18

« Un ange tenant l’écu de Jacques Cœur orne le coin sud-est de cette chambre, un singe enchaîné le coin sud-ouest, c’est-à-dire à dextre et à senestre de la cheminée, face à l’entrée. Trois des petits culots du retrait sont décorés d’un personnage, d’un singe tenant un écu et d’un dragon. Les singes sont rares dans les autres parties de l’hôtel. Ils semblent davantage marquer l’espace privé de la de demeure. »19

D’après ces indications, nous pouvons voir que les représentations de singes au Palais Jacques-Cœur se réfèrent aux espaces privés et intimes, aux chambres. Le singe est intimement lié à la vie privée des hommes, à tout ce qui semble caché et secret. Dans ces espaces, sa présence rappelle aux hommes le danger lié à leurs pulsions ainsi que leurs instincts refoulés.

singe médiéval dans les foyers du Moyen Âge tapisseries de la dame à la licorne le toucher
Tapisseries de la Dame à la Licorne, « Le Toucher »

On retrouve cette figure du singe attaché dans la fameuse tapisserie 20 la Dame à la Licorne. Justement, en ce qui concerne la tapisserie représentant le « Toucher » (chacune des six tapisseries représente un sens), le singe est attaché. Ici, le singe est encore envisagé en tant qu’homme dans sa régression à l’état animal.21

D’ailleurs, nous voyons bien que la Dame et le singe se fixent, comme si le sens du toucher, se rapportant surement à la sexualité et au désir, amenait à une tentation plus grande que les autres sens. Le message délivré par cette tapisserie est centré sur l’importance du plaisir des sens sans y être enchaîné. Le singe de la Dame, dédoublement d’elle-même, renvoie encore à de profonds instincts bestiaux, qu’elle maîtrise par l’enchaînement de l’animal au billot.

Le singe médiéval : Représentation sur des objets domestiques

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Tapisseries de la Dame à la Licorne, « Le Goût »

L’intérêt que porte le Moyen Âge au singe est dû à sa troublante ressemblance avec l’homme. Par exemple, cette deuxième tapisserie de la Dame à la Licorne,représentant le goût. La Dame prend dans la coupe une friandise qui est certainement destinée au perroquet qui est placé sur son poing. On voit au premier plan un petit singe qui mime l’action, apportant une friandise à sa bouche. Il est donc vu, détaché, au travers de ses imitations.

Dans la tapisserie concernant le Goût, on peut également noter la présence d’un drageoir en or, tenu par la dame de compagnie. Cet objet moyenâgeux est un plateau largement évasé et monté sur pied et sert généralement à contenir des dragées en forme d’animaux, tels que des singes.22

Un mimétisme comique autour du singe

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Cocarde avec trois singes construisant une table à tréteaux, Metropolitan Museum of Art, New-York.

On voit encore ici un exemple de mimétisme, sur ce vitrail exposé au Metropolitan Museum of Art de New-York. On voit alors des singes dresser une table comme les gens le faisaient au Moyen Âge, car à l’époque, elles étaient mobiles et montées au moment des repas.

On retrouve ici le thème du monde à l’envers, très récurrent au Moyen Âge, dans lequel s’inscrit le singe. L’ordre des choses se dérègle et des animaux humanisés vont copier et caricaturer l’humain.23 Le montage de cette table n’était sûrement pas considéré comme pratique, c’est donc pour cela que des singes caricaturent cette action.

Le singe médiéval : Les légendes populaires

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Gobelet aux singes. Metropolitan Museum of Art, New-York. v. 1430 – 1440

Ce gobelet, exposé au Metropolitan Museum de New-York est un objet traité avec la technique peu commune de l’émail peint en grisaille et qui est associé à la cour des ducs de Bourgogne.

Il illustre une légende populaire sur la folie des hommes, représentée justement par les singes ici. Un vendeur ambulant est représenté : il dort et une bande de singes le dévalisant de ses vêtements sans parvenir à l’éveiller. On remarque encore la présence antithétique du chien, endormi proche de l’homme. Ici, les singes sont libres de leurs mouvements puisqu’ils sont apparentés à des voleurs.

La symbolique de l’animal est plus nuancée et change de paradigme : le singe est synonyme d’humour, par le comique de geste. Nous passons du vice, du Malin, à la ruse. Nous retrouvons cette légende populaire sur cette table (image ci-dessous), représentant les âges de la vie humaine, exposée au Musée de l’Œuvre Notre-Dame, à Strasbourg.

singe médiéval dans les foyers du Moyen Âge
Table d’apparat pliante. Musée de l’Oeuvre Notre-Dame, Strasbourg. 1528.

Sur les images ci-dessous (13/14), les singes parodient l’éducation et les loisirs humains. Nous voyons un instrument de musique, la flûte ainsi que des parchemins et des livres. Le côté humoristique est renforcé par le miroir que tient le singe de gauche.

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Le rapport entre l’homme et le singe s’inscrit aussi dans le langage courant. Au Moyen Âge, les marchands passant par le Petit-Pont Cardinal-Lustiger pour aller vendre un singe dans la Cité, payaient quatre deniers. Si le singe appartenait à un jongleur et que l’animal dansait, ce dernier passait gratuitement. Il était également admis que les jongleurs sans singe ne payeraient pas ce droit de péage pour leurs autres marchandises à condition d’exécuter un tour devant le péager. Ceux-ci payaient donc en « monnaie de singe ».

Le singe médiéval : Ce qu’il faut retenir

Le singe est domestiqué au Moyen Âge pour diverses raisons et de différentes manières. Il est à la fois l’animal de compagnie des hommes et l’animal sauvage gardé en cage.

Le singe dans les foyers nobles du Moyen-Age est représenté de manière ambivalente, à la fois à travers la symbolique du mal et du péché et à travers cette symbolique qui touche à l’homme, puisqu’il est abordé par un mimétisme parodique. On aborde une morale, dans les représentations du singe dans les foyers, qui touche aux instincts des hommes. Le singe représenté dans les foyers symbolise l’homme, puisqu’il en est l’animal le plus proche, esclave de ses instincts et d’une certaine bestialité.

L’image négative du singe est tout de même nuancée à travers la domestication du singe par les travailleurs. Grâce aux bateleurs et aux jongleurs, la figure de l’animal devient familière et fait l’objet de reprises dans la tradition populaire ainsi que dans les pratiques sociales. La domestication du singe par des gens moins aisés vont l’amener à se détacher petit à petit des représentations religieuses et diaboliques vues chez les nobles, et seront plus tournées vers l’aspect comique et familier du singe.

La représentation du singe sur du mobilier domestique tels que des tapisseries, des gobelets, des tables et des drageoirs montre le changement de paradigme de la représentation du singe dans les foyers, passant ainsi du symbolisme biblique et diabolique au mimétisme humoristique des hommes.


Pour plus d’informations sur le singe médiéval, n’hésitez pas à vous adresser directement à l’autrice ci-dessous.

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Carla BEDINI

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Carla Bedini

Notes

  1. « Le singe a déjà mauvaise réputation chez les classiques : au IIe siècle, Oppien dans sa Cynégétique écrit déjà que les singes, « mauvaises imitations », sont faibles, laids et rusés. Tous les vices décriés plus tard par les religieux sont déjà évoqués par cet auteur grec. Mais c’est dans le Physiologus, le premier bestiaire christianisé (traduit en latin en 386), que la légende noire du singe prend véritablement sa source : le singe y est directement comparé au diable. Janson voit dans ce texte une preuve de l’anathémisation officielle du singe par les Pères de l’Église. Cette idée n’est corroborée par aucune autre source : les grands auteurs du haut Moyen Âge tels Isidore de Séville, Grégoire le Grand et Raban Maur ne reprennent pas l’affirmation du Physiologuesur le point du singe diabolique. » A. GAUDRON, Le singe médiéval : histoire d’un animal ambigu : savoirs , symboles et représentations. Thèse diplôme d’archiviste- paléographe, Paris, École Nationale des Chartes, 2014.
  2. Un bestiaire est un manuscrit du Moyen Âge regroupant des fables et des moralités sur les « bêtes », animaux réels ou imaginaires.
  3. F. BARON, « Le singe au Moyen Âge ». Bulletin de la Société Nationale des Antiquaires de France, 2002, 2008. p.182.
  4. « À première vue, on pourrait penser que cet animal occupe un plan secondaire au Moyen Âge, par rapport aux classiques chats, chiens et oiseaux qui peuplent le quotidien des hommes, ou par rapport aux renards et aux loups si souvent rencontrés en littérature. Il suffit pourtant de se pencher un peu sur la question pour s’apercevoir que le singe ne tient pas un second rôle dans le bestiaire médiéval, bien au contraire. La meilleure manière de s’en convaincre est d’ouvrir les manuscrits de l’époque gothique et de constater que les singes colonisent allègrement les marges. » A. GAUDRON, Le singe médiéval : histoire d’un animal ambigu : savoirs , symboles et représentations. Thèse diplôme d’archiviste-paléographe, Paris, École Nationale des Chartes, 2014.
  5. « On constate à cet égard que c’est surtout la fin du Moyen Âge qui met à mal la réputation de l’animal : le singe symbolise plusieurs vices et se trouve associé à la faute originelle. Ce discours négatif se construit avant tout par les images. Toutefois ces représentations restent peu nombreuses et il faut se méfier de la tendance à surinterpréter certaines d’entre elles. Les images confirment donc l’impression laissée par l’étude des documents écrits : plus que jamais, à la fin de l’époque médiévale, la figure simiesque est riche de symboles et ne peut se laisser enfermer dans une grille de lecture réductrice. » A. GAUDRON, e singe médiéval : histoire d’un animal ambigu : savoirs , symboles et représentations..Thèse diplôme d’archiviste-paléographe, Paris, École Nationale des Chartes, 2014.
  6. A. GAUDRON, Le singe médiéval : histoire d’un animal ambigu : savoirs, symboles et représentations. Thèse diplôme d’archiviste-paléographe, Paris, École Nationale des Chartes, 2014.
  7. Dans l’Empire romain, les pérégrins sont des étrangers habitant les provinces conquises par Rome, mais ne disposant pas de la citoyenneté romaine, ni du statut juridique des Latins. Ils viennent à Rome dans le but de faire du commerce.
  8. 47. K. Hauck, Op. cit., p. 54. Dans : T. BUQUET. 2013. « Les animaux exotiques dans les ménageries médiévales ». Jacques Toussaint. Fabuleuses histoires des bêtes et des hommes, Trema – Société archéologique de Namur, p.109.
  9. P. GERVAIS, Histoire naturelle des mammifères, avec l’indication de leurs mœurs et de leurs rapports avec les arts, le commerce et l’agriculture, L. Cuvier, 1854, p. 77.
  10. T. BUQUET, 2013. « Les animaux exotiques dans les ménageries médiévales ». Jacques Toussaint. Fabuleuses histoires des bêtes et des hommes, Trema – Société archéologique de Namur, p. 109
  11. A. GAUDRON, Le singe médiéval : histoire d’un animal ambigu : savoirs, symboles etre présentations.Thèse diplôme d’archiviste-paléographe, Paris, École Nationale des Chartes, 2014.
  12. « Au Moyen Âge, un page était l’intendant d’un chevalier, un apprenti écuyer. Un jeune homme servait comme page durant sept années, dès l’âge de sept ans. À quatorze ans, il pouvait devenir écuyer et à vingt et un pouvait devenir lui-même chevalier. Des pages servaient aussi dans les châteaux et les grandes maisons allant chercher ce qu’on leur demandait ou portant des messages pour les nobles et les gentilshommes ainsi que pour la famille royale. Ces garçons étaient le plus souvent les descendants de grandes familles qui apprenaient ainsi les règles de la cour   et   établissaient   des   contacts   pour   leur   vie   d’adulte. » https://fr.wikipedia.org/wiki/Page_(serviteur)
  13. Jean Robertet en fait la couleur des traîtres et cite comme exemple le violet de Ganelon.
  14. « Dans le cycle renardien, le singe a souvent des liens de parenté avec Renard. Ils représentent tous deux les mêmes vices, les mêmes infamies abhorrées par la classe chevaleresque (la traîtrise, la tromperie, la ruse, l’hypocrisie), mais leur roublardise ne les rend pas moins sympathiques. » A. GAUDRON, Le singe médiéval : histoire d’unanimal ambigu : savoirs, symboles etre présentations Thèse diplôme d’archiviste-paléographe, Paris, École Nationale des Chartes, 2014.
  15. « Le lion, roi des animaux, est un animal associé au pouvoir royal tout au long du Moyen Âge. », D. JÄCKEL, Der Herrscherals Löwe: Ursprungund Gebraucheines politischen  Symbols  im  Früh-  und  Hochmittelalter,  coll.  Beihefte  zum  Archiv  für Kulturgeschichte, 60, Köln-Weimar-Wien, 2006.
  16. T. BUQUET, 2013. « Les animaux exotiques dans les ménageries médiévales ». Jacques Toussaint. Fabuleuses histoires des bêtes et des hommes, Trema – Société archéologique de Namur, p. 110.
  17. Le singe représentait également la folie au Moyen Âge.
  18. C. DE MERINDOL, « L’hôtel Jacques-Cœur à Bourges, la demeure d’un bourgeois homme du roi, nouvelles lectures ». Bulletin de la Société Nationale des Antiquaires de France, 1994, 1996. p.123.
  19. p. 125.
  20. « Dans les deux derniers siècles du Moyen Âge, le singe est toujours un acteur majeur dans les marges des manuscrits, mais il s’arroge aussi le premier rôle au centre de l’image, dans la page enluminée ainsi que sur d’autres médiums artistiques qui se développent alors : la gravure, la peinture sur bois, la tapisserie. » A.GAUDRON,e singe médiéval : histoire d’un animal ambigu : savoirs , symboles et représentations. .Thèse diplôme d’archiviste-paléographe, Paris, École Nationale des Chartes, 2014.
  21. J-P. BOUDET, « La Dame à la licorne et ses sources médiévales d’inspiration ». Bulletin de la Société Nationale des Antiquaires de France, 1999, 2002. pp. 65.
  22. C. DERVIEU. 1992. « Le mobilier civil au moyen âge, la table et le couvert du repas ». Bulletin Monumental, tome 81, p.413.
  23. F. BARON, « Le singe au Moyen Âge ».Bulletin de la Société Nationale des Antiquaires de France, 2002, 2008. p.183.

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