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Déviances Magiques : Pactes Diaboliques dans le Roman Africain Francophone

Cet article fait référence à la première partie de l’introduction du mémoire de Paul KIEBRE réalisé durant son Master II Littérature Générale et Comparée à l’Université Sorbonne Nouvelle (2022/2023)

Titre du mémoire : Déviances dans les pratiques magiques contemporaines dans le roman africain francophone

Ce mémoire de master 2 a été soutenu à l’université Paris 3, Sorbonne-Nouvelle en mars 2023 et a obtenu la note de 18/20. 

Traiter sous l’angle de narratologie, de l’approche anthropologique du texte littéraire, il vise à comprendre et à expliciter les pratiques magiques actuelles développées en Afrique pour obtenir une ascension sociale fulgurante

Introduction

La magie est une des pratiques que toutes les sociétés ont en partage2. Nonobstant, l’avènement et l’évolution de la science de la nature et de l’homme, elle demeure consubstantielle au vécu de bon nombre de personnes.3

Même si elle est considérée comme une pratique mystique ou qualifiée d’irrationnelle par des hommes épris de cartésianisme, elle continue d’exister et émerge dans tous les continents en ce sens qu’on la retrouve entre science et religion comme le souligne Charles Louandre dans son essai consacré à la sorcellerie : 

[La magie/sorcellerie] c’est une croyance universelle, et pour ainsi dire une tradition native du genre humain, que l’homme, à l’aide de certaines formules et de certaines pratiques, empruntées tantôt à la religion, tantôt à la science, peut changer les lois éternelles de la nature, soumettre à sa volonté les êtres invisibles, s’élever au-dessus de sa propre faiblesse, et acquérir la connaissance absolue et la puissance limite.

Ces dons supérieurs auxquels il aspire, il les demande indistinctement aux éléments, aux nombres, aux anges, à Satan. Égaré par son orgueil, il crée toute une science en dehors de l’observation positive; et pour régner en maître absolu sur la nature, il outrage à la fois la religion, la raison et les lois. Cette science, c’est la magie […]4 

En effet, elle n’a jamais quitté les sociétés humaines et semble indifférente à la dualité antagoniste qu’on retrouve entre tradition et modernité. On pourrait même dire qu’elle est une pratique qui se situe dans l’ultramodernité dans la mesure où elle évolue avec les innovations technologiques et numériques de l’époque actuelle.

C’est ce double aspect d’universalité et de modernité qu’on a dans l’usage de la magie qui constitue le socle de notre étude qui porte essentiellement sur ce qu’on a nommé les déviances magiques contemporaines à savoir : le pacte diabolique ou encore les crimes rituels exécutés en vue d’une ascension sociale fulgurante et le broutage ou l’usage de la magie dans l’arnaque sur internet.

Ce faisant, nous analyserons l’impact de ces deux phénomènes récents dans le roman de l’écrivain ivoirien, Younoussa Bah, intitulé Le Portefeuille magique5

Le roman prend en compte les questions actuelles qui se déroulent dans les pratiques magiques en vue de pourvoir, illico presto, l’enrichissement et le bonheur des personnages, qui s’y adonnent, que nous désignons par le terme, pactisants. L’élément péritextuel6 qu’est le titre nous permet de comprendre d’emblée ce dont il est question dans le texte. Au niveau des fonctions des titres des oeuvres littéraires, c’est ce que Vincent Jouve appelle le titre thématique7.

On peut parler de titre transparent en nous référant à l’article de Sidiki Traoré sur la typologie et l’attractivité des titres des romans burkinabè8 car pour chacune des appellations, nous retrouvons le même but, lequel consiste à donner une information additive sur ce qui sera traité dans le corps du texte.

Roman de 255 pages réparti en dix (10) chapitres, Le portefeuille magique parle du parcours diégétique des jeunes ivoiriens dans un univers où l’on ne vit et ne pense que par le zamou. Ce néologisme, issu de l’argot ivoirien, le nouchi, renvoie à l’usage de la magie noire dans le but de rompre avec l’indigence. 

La répartition séquentielle du roman nous permet de voir un programme narratif de base9 qui ressort à travers le sujet de quête, adepte du pacte diabolique qu’est la magie du portefeuille ou du bedou magique. À l’intérieur de ce parcours narratif organisé autour du protagoniste, Max alias Momo l’argent, s’encastrent d’autres programmes narratifs secondaires ou d’usages à l’intérieur desquels ses congénères s’adonnent à la cybercriminalité, le broutage qui est mis en exergue par des procédés divinatoires et magiques.

Plusieurs écrivains africains, eu égard à la récurrence de ces faits sociaux, usent et abusent de la fiction pour aborder ces questions qui prennent une allure exponentielle dans les pays africains. Parmi ceux-ci, on peut citer entre autres : Le Congolais, In Koli Jean Bofane avec le roman La Belle de Casa10 ou Le Bedou Magique11 de l’Ivoirienne, Lorem Seka Donald. 

En fait, les personnages du roman de Bah qui se familiarisent avec la magie sont des jeunes dont l’âge se situe entre douze et vingt ans. Ils ont, dans une certaine mesure, perdu la joie de vivre à cause de leur indigence, raison pour laquelle ils se ruent vers les couloirs du zamou ou l’occultisme pour sortir de la misère. Dans le fil du roman, la tension narrative 

s’accroît par l’exécution des épreuves difficiles qu’ils parviennent à surmonter dans le cadre de leur quête magique. Plongé dans cette trame romanesque où l’on ne jure que par la magie et l’argent, le lecteur, à travers les anecdotes de l’auteur, parvient à voir dans le texte, « l’effet de réel »12 qui se dégage par le biais de la fiction.

Entre sacrifices humains, nécrophilie, procédés divinatoires et pratiques magiques de la transformation des billets de banques, le romancier, pour couvrir cette toile de fond magique, présente également la trajectoire festive et jubilatoire des jeunes ivoiriens. Celle-ci est marquée par la musique et la danse qui sont, en d’autres termes, des raisons qui les incitent à s’adonner à de telles pratiques.

En fait, les personnages dans leur parcours diégétique se situent entre un versant magique négatif qui recommande des sacrifices rituels pour pouvoir obtenir de l’argent via internet ou par le biais d’un portefeuille et un autre qui est dit positif et déprécatoire qui leur permet d’exorciser le mal qu’ils ont commis.

Ainsi, nous pouvons donc nous demander comment il faudrait appréhender cette neutralité ou cette scission présente dans le mauvais ou le bon usage de la magie ? Autrement dit, que faut-il entendre par magie et quels sont les topoï du mode opératoire de la magie que l’écrivain reprend pour expliciter l’usage qu’en font ses personnages ? 

déviances magiques et roman africain francophone

Définition et mode opératoire de la magie

La magie est un phénomène universel qui existe dans toutes les civilisations humaines. Autant il y a une panoplie de définitions, une série d’acceptions polysémiques, autant il y a des actes et des acteurs qui interviennent dans son fonctionnement.13 Nous ne retiendrons ici que celles qui nous semblent opérantes pour mener à bien notre étude. Pour Eric Sperandio et Abraxas : 

« La magie, c’est l’application des lois cosmiques estimées surnaturelles, dans le but de concrétiser des désirs, obtenir des réponses, agir sur le destin et changer le cours de certains événements. La magie est un outil puissant. Lorsqu’elle est bien maîtrisée, elle permet d’acquérir n’importe quoi.14 « 

Outre les définitions que donnent les dictionnaires et les lexiques, celle qui servira de fondement à l’analyse du roman que nous analysons est celle que propose Issou GO car elle est non seulement propre aux réalités africaines, lesquelles nous intéressent particulièrement, mais aussi parce qu’elle nous permettra de problématiser notre sujet : 

La magie en Afrique […] est une pratique sociale qui vise à résoudre des problèmes concrets. Le secret en est un élément constitutif indispensable. Elle franchit allègrement les frontières des religions, des idéologies, des pays et même des continents15. 

En effet, en Afrique, l’on a longtemps fait recours à la magie en demandant les services des mages et vaticinateurs de tout acabit pour de multiples raisons.

Dès l’entame du chapitre IV des Secrets des sorciers noirs consacré aux maléfices, Dim Delobsom rappelle les raisons qui peuvent expliciter les pratiques magiques en ces termes : 

[…] Nous nous contenterons de donner au lecteur un rapide aperçu des procédés employés par les indigènes […] de se nuire entre eux[…] Son voisin X… ou un parent Z…lui ont manqué de respect en public ; dans la succession de l’oncle un tel Z…s’est approprié non seulement plus de biens qu’il n’aurait pas dû mais il a accaparé toutes les jeunes femmes. V…qui a réussi, on ne sait pas trop comment, à acquérir de la fortune, estime qu’il est maintenant son égal alors qu’il a connu bien après lui Ganato (le pays du sel) ou Wanké (le pays des Koalas).16 

Partant de là, il est aisé de constater que les principales causes des maléfices se résument à la jalousie, au non-respect de la parole donnée, à la question de l’héritage et de la sexualité.

Dans le roman, on remarque que pour qu’il ait magie, il y a deux acteurs qui entrent en jeu et leur usage de la magie se trouve aux antipodes l’un de l’autre. Aussi, faut-il reconnaître qu’un certain nombre de faits distingue le magicien de l’homme ordinaire.

Dans Esquisse d’une théorie générale de la magie, Mauss et Hubert soulignent : 

« N’est pas magicien qui veut car il y a des qualités dont la possession distingue le magicien du commun des hommes. Les unes sont acquises et les autres congénitales [ou les deux à la fois]17. « 

Il ressort donc que le magicien n’est pas un homme ordinaire car son apparence, son habit, son apparat18 et ses comportements sont différents de ceux du commun des mortels.

De manière synthétique, on retient qu’il y a deux types de personnages que l’on désigne, par moment, par le terme magicien alors qu’ils ne font pas le même travail ni le même usage de la magie, leur mode opératoire est diamétralement opposé. On distingue : 

➢ Le sorcier ou le féticheur qui est, de manière générale et universelle, celui qui fait intervenir des puissances magiques en y faisant un usage pernicieux. Il opère dans ce qu’on nomme la magie noire, laquelle cherche à nuire, à jeter des sortilèges, en un mot, à être au service du mal. On dit donc de celui-ci qu’il fait de « la sorcellerie », C’est dans cette optique que Bali Nebié dit ceci : 

Chaque société humaine a sa culture caractérisée par ses conceptions en matière de traditions, ses croyances, ses pratiques religieuses, ses valeurs et sa vision de l’univers. Sa perception de la sorcellerie est fonction de cette culture.

Par contre, quels que soient le contexte et le milieu culturel considérés, le mot « sorcellerie » a une connotation péjorative et fait référence à des pouvoirs surnaturels détenus par des personnes qualifiées alors de sorcières.19 

déviances magiques et roman africain francophone

Ces sorciers s’organisent en clan ou en confrérie et ont un même dessein : utiliser les pouvoirs magiques pour les mettre au service du mal. Le sorcier est donc : 

Celui qui se moque éperdument des sentiments des autres, se sert de leurs émotions et de leurs points faibles et il les exploite au maximum, pour mieux régner dans son entourage, il utilise ses pouvoirs magiques et sa ténébreuse puissance pour tenter de dominer les gens qui l’entourent. Il s’organise toujours, en outre, pour garder sous son emprise ceux et celles qu’il juge comme étant des adversaires ou des ennemis.20 

Si telle est la conception et l’acception qu’on donne au sorcier alors que peut-on dire de celui qui emploie la magie dans le sens judicieux du terme ? 

➢ Le guérisseur est encore appelé le prêtre ou encore le chasseur de sorciers. Tous ces termes sont synonymes et renvoient à la personne ou au personnage du récit qui exerce dans la magie blanche, laquelle vise à faire du bien. C’est elle qui permet de contrecarrer, d’annihiler et de proposer des solutions palliatives aux sortilèges jetés par le sorcier. C’est vers lui que les personnages tentent de corriger les erreurs qu’ils ont commises en demandant les services du féticheur. On dit donc de ce dernier qu’il fait de la guérison.

Parlant du rôle et des objectifs de celui-ci, Pier et Abraxas notent : 

IL [Le guérisseur/chasseur de sorcier] respecte les sentiments des autres, n’use jamais de ses pouvoirs pour agir ou intervenir dans la vie d’un tiers sans y avoir été invité, il n’entretient aucun désir de vengeance et reste parfaitement indifférent aux gens malveillants ou jaloux habités par de mauvaises intentions à son égard. Il partage ses expériences […], il honore et respecte les déités, il témoigne toujours de la reconnaissance et sa gratitude pour ce qu’il obtient et n’use jamais de manoeuvres hypocrites ou mensongères pour contrôler ou dominer les gens autour de lui21

En effet, dans le rapport de force entre les deux, la capacité magique du chasseur de sorcier doit être quasiment supérieure à celle du sorcier pour que la victime qui subit un sort perpétré par ce dernier soit satisfaite, guérie. Dans le cas échéant, il faudra trouver un autre dont la force sera supérieure à celle du jeteur de sort. L’adage africain dit : « Le fer a beau être solide, il finit par être transpercé par un autre plus rigide ».

Dit autrement, dans la majorité des cas, un guérisseur bien averti arrive à débloquer les sortilèges du sorcier exception faite parfois au cas du destin. Le professeur Yves Dakouo emploie le terme de « mystagogues » pour désigner tous ces acteurs peu importe l’usage qu’ils font de la magie. Car ils sont les maîtres d’office au cours des rites. Parlant de leur fonction dans le récit, il affirme : 

Sur le plan narratif, ils assument la fonction de destinateur, occupant une position transcendante par rapport aux mystes ; ce sont eux qui établissent le contrat rituel fondé sur la réalisation d’un programme narratif rituel22

Cette position de destinateur dans l’élaboration du schéma actantiel fait qu’ils sont ceux qui aident le sujet ou commanditent la quête du sujet car c’est leur pouvoir qui parvient à orienter l’action du sujet vers eux.

Le point étant mis sur les approches conceptuelles dans l’univers magique, de manière générale, il s’avère important de noter que des détours s’observent dans les pratiques magiques aussi bien au niveau des raisons que chez les acteurs de la magie.

Alors, la question qu’on peut se poser, c’est : quelles sont donc ces perversions actuelles qu’on observe dans l’usage de la magie et de la sorcellerie dans ce roman ? Et pourquoi les considère-t-on comme telles ?

La réponse à ces interrogations nous permettra de dérouler le fil introductif de notre sujet qui s’intitule : « Déviances dans les pratiques magiques contemporaines : cas du Pacte diabolique et du broutage dans Le portefeuille magique de Younoussa Bah ». 

déviances magiques et roman africain francophone


Pour plus d’informations sur ce mémoire, n’hésitez pas à vous adresser directement à l’auteur ci-dessous.

Paul KIEBRE

Paul KIEBRE

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Paul Kiebre

Livres pour approfondir

le portefeuille magique  Younoussa Toumanyabhé Bah

Le portefeuille magique – Younoussa Toumanyabhé Bah

Séduit par la perspective d’une richesse rapide, le jeune Max, issu d’un milieu social défavorisé, choisit de s’engager dans l’occultisme et l’aisance financière. Il consent au sacrifice ultime en offrant la vie d’un adolescent aux forces mystiques, en plus de son propre sommeil, en échange d’une promesse de prospérité. Traqué par les esprits de Simbo et par un policier de la PJ déterminé à venger la mort de son neveu, le jeune flambeur plonge inexorablement dans une spirale infernale, après avoir brièvement goûté à une illusion de gloire.

Notes

  • 2 Issou Go, « La poétique du roman africain », Revue de Linguistique et Poétique, L’énonciation littéraire francophone, CELFA, Presses universitaires de Bordeaux, 2008, pp.193-194. 
  • 3 Antoine Dim Delobsom Ouédraogo, Les Secrets des sorciers noirs, Paris, Librairie Emile Nourry, 1934, p.17. 
  • 4 Charles Louandre, La Sorcellerie, Paris, Collection sciences humaines, 1852, p.3. 
  • 5 Younoussa Bah, Le Portefeuille magique, Abidjan, L’ Harmattan Côte d’Ivoire, 2021.  
  • 6 Dans Palimpsestes : La littérature au second degré, Gérard Genette estime que le texte littéraire entretient une relation avec son paratexte, lequel paratexte se décline en deux parties : le péritexte qui concerne le titre, le sous-titre, les intertitres, les préfaces, les postfaces, l’avant-propos, les dédicaces, etc., et son épitexte. Ces éléments paratextuels visent donc à fournir davantage aux lecteurs des informations qui peuvent leur permettre de comprendre le texte proprement dit. (Seuil, 1982, p.10). 
  • 7 Vincent Jouve, La poétique du roman, Paris, Armand Colin, 2e édition, 2007, p.10. 
  • 8 Sidiki Traoré, « Typologie et attractivité des titres des romans burkinabè » in Sciences du langage : articulation, désarticulation, réarticulation, Paris, Publibook, 2017, p.35. 
  • 9 Jean Michel Adam, Le Récit, Paris, Presses Universitaires de France, 1984, pp.65-70. 
  • 10 In Koli Jean Bofane, La Belle de Casa, Paris, Actes Sud, 2018. 
  • 11 Loren Seka, Le Bedou Magique, Abidjan, La Plume Habile, 2018. 
  • 12 Nous empruntons cette expression à Roland Barthes. 
  • 13Paul Youba Kiebre, Analyse et typologies de magie de trois nouvelles dans Grossesse désirée de Hermann Valy, Mémoire de maîtrise, Université Sorbonne-Nouvelle, 2022, pp.8-10. 
  • 14 Eric Pier Sperandio et Abraxas, Introduction à la magie blanche et à la magie noire, Montréal, Les Éditions Quebecor, 2010, p.3 
  • 15 Issou Go, Poétique et esthétique magiques, Ouagadougou, L’Harmattan Burkina, 2014, p.309. 
  • 16 Antoine Dim Delobsom Ouédraogo, Op.cit., pp.134-135. 
  • 17 Hubert et Mauss, Esquisse d’une théorie générale de la magie, Paris, P.U.F, 2019, [1904], p.139. 
  • 18 Adamou Kantagba et Michel Sawadogo, « Fonctions de l’apparat du magicien dans la littérature africaine », Revue scientifique de littérature, des langues et des sciences sociales, Université Félix Houphouët Boigny, Abidjan, Décembre 2020. 
  • 19 Bali Nébié, op.cit; 2020, p.6. 
  • 20 Pier et Abraxas, op.cit., p.10. 
  • 21 Ibidem. 
  • 22 Yves Dakouo, « Vers une définition du texte rituel : éléments de sémiolinguistique », Annales de l’Université de Ouagadougou, Série A, Vol 20, Décembre 2015, p.639. 

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