Cet article fait référence au chapitre 1 – Thème 2 du mémoire de Annick-Brenda AFANOUKOE réalisé durant son Master I Relations Internationales et Diplomatie à l’HEIP – Hautes Études Internationales & Politiques (2022/2023)
Titre du mémoire : Quelles stratégies pour faire de l’agriculture un levier de développement économiques en Afrique de l’Ouest ?
Titre du chapitre : Agriculture en Afrique de l’Ouest : Un espoir économique
Titre du Thème : Les programmes pour soutenir la croissance de la culture de rente
Sommaire
Afrique de l'Ouest : L'accès à l'autosuffisance alimentaire
« L’avenir de la région, c’est d’abord d’y produire ce que l’on mange. » Ollo Sib, analyste du Programme Alimentaire Mondial[1]
Les organisations internationales, régionales, reconnaissent que l’accès à l’autosuffisance alimentaire est une condition préalable pour développer une économie liée à la culture de rente durable dans la région.
Pour faire de la région un marché intérieur compétitif dans le secteur agricole, il est nécessaire de commencer par une autosuffisance alimentaire. Elle permet de réduire la dépendance aux importations alimentaires, de renforcer la sécurité alimentaire, de stimuler la croissance économique et de créer des opportunités d’investissement dans d’autres secteurs économiques.
L’autosuffisance alimentaire crée une base solide pour développer une économie liée à la culture de rente, car elle fournit une sécurité alimentaire aux populations locales, libère des ressources pour d’autres investissements économiques et crée des opportunités de valeur ajoutée à travers la transformation et la commercialisation des produits agricoles.
En reconnaissant cette importance, les gouvernements, les organisations régionales et internationales, ainsi que les acteurs du développement, travaillent à promouvoir des politiques et des initiatives visant à renforcer l’autosuffisance alimentaire en Afrique de l’Ouest.
Cela comprend des investissements dans l’agriculture, le développement des chaînes de valeur agricole, la promotion de pratiques agricoles durables, l’amélioration de l’accès aux intrants agricoles, l’accès au financement et le renforcement des capacités des agriculteurs.
En résumé, l’accès à l’autosuffisance alimentaire est considéré comme une condition préalable essentielle pour développer une économie liée à la culture de rente durable en Afrique de l’Ouest, et les acteurs concernés reconnaissent cette importance en mettant en place des mesures visant à promouvoir l’autosuffisance alimentaire dans la région.
En second lieu, la transformation locale des produits agricoles est une étape cruciale pour accroître la valeur ajoutée.
« L’un des enjeux majeurs des prochaines décennies en Afrique de l’Ouest est celui de la transformation des systèmes de production agricole. Ceux-ci devront s’adapter aux évolutions de la demande si la région veut profiter des opportunités que lui offre la taille de son marché intérieur »[2].
Au lieu d’exporter des matières premières brutes, l’Afrique devrait encourager la création d’industries de transformation agroalimentaire. Cela permettrait de créer des emplois dans les zones rurales, de valoriser les produits agricoles sur place et de stimuler l’innovation dans le secteur.
Dans cet esprit, « à moyen et long terme, cette évolution agraire se fera progressivement dans un contexte où de petites exploitations vont côtoyer de grandes exploitations ».[3]
Culture de rente : Les programmes favorables
Depuis le début des années 2000 plusieurs programmes ont été mis en place pour faire de l’agriculture un levier de développement.
Ces différents programmes traduisent la prise de conscience et la volonté des États, de se soucier de l’indépendance économique de la région. La déclaration de Malabo est un engagement fondamental dans le développement agricole de l’Afrique.
Au commencement des années 2000[4], dans un contexte d’insécurité alimentaire croissante, les États africains se sont engagés à déployer leurs efforts pour l’agriculture, conscients de l’importance de ce secteur dans le développement économique.
Pour donner corps à cet engagement, les chefs d’État des pays africains ont lancé en 2003 le Programme détaillé du développement de l’agriculture en Afrique (PDDAA) qui constitue un cadre intégré pour le développement de l’agriculture.
- Engagement envers l’agriculture et la sécurité alimentaire : Les chefs d’État et de gouvernement africains réaffirment leur engagement envers l’agriculture comme étant un moteur clé pour le développement socio-économique de l’Afrique et pour garantir la sécurité alimentaire sur le continent.
- Augmentation des investissements dans l’agriculture : Les pays s’engagent à accroître les investissements dans l’agriculture, en allouant au moins 10% de leur budget national aux secteurs agricoles et ruraux, conformément à l’engagement pris dans le Cadre de l’agenda Malabo.
- Transformation des systèmes alimentaires : Les pays s’engagent à promouvoir la transformation des systèmes alimentaires en Afrique, en mettant l’accent sur l’amélioration de la productivité agricole, la création d’emplois décents dans les zones rurales, le renforcement des chaînes de valeur agricole, la promotion de l’agro-industrie et l’amélioration de la nutrition.
- Gouvernance agricole : Les pays s’engagent à renforcer la gouvernance agricole en mettant en place des politiques, des cadres institutionnels et des mécanismes de coordination efficaces pour soutenir le développement agricole et rural.
La Déclaration de Malabo est de ce fait un document important qui souligne l’engagement des dirigeants africains en faveur de la transformation de l’agriculture en Afrique.
Elle renforce l’importance accordée à l’agriculture dans l’agenda politique du continent et vise à mobiliser les ressources et les efforts nécessaires pour atteindre les objectifs de développement agricole et de sécurité alimentaire en Afrique.
Plus récemment, l’Agenda 2063 est une initiative de l’UA qui vise à tracer une vision pour le développement de l’Afrique à long terme. Il a été adopté par l’UA en 2013 et constitue un plan directeur pour l’avenir du continent sur une période de 50 ans, jusqu’en 2063.
- Transformation de l’agriculture : L’Agenda 2063 vise à transformer l’agriculture africaine en un secteur moderne, productif, durable et compétitif. Cela implique d’adopter des pratiques agricoles avancées, d’améliorer la productivité et l’efficacité, de promouvoir l’innovation technologique et de moderniser les infrastructures agricoles.
- Sécurité alimentaire : L’Agenda 2063 vise à assurer la sécurité alimentaire pour tous les Africains en renforçant la production alimentaire locale, en réduisant la dépendance aux importations alimentaires et en améliorant la résilience face aux crises alimentaires. Cela implique d’investir dans les systèmes de production agricole, la gestion durable des terres, l’irrigation, les semences de qualité et les technologies agricoles appropriées.
- Commercialisation agricole : L’Agenda 2063 encourage la promotion du commerce intra-africain des produits agricoles. Il met l’accent sur la création de marchés régionaux intégrés, la facilitation des échanges commerciaux, la réduction des barrières tarifaires et non tarifaires, et le renforcement des chaînes de valeur agricole pour augmenter les opportunités économiques pour les agriculteurs africains.
- Industrialisation agricole : L’Agenda 2063 promeut l’industrialisation du secteur agricole en encourageant la transformation locale des produits agricoles. Cela inclut la promotion de l’agro-industrie, l’ajout de valeur aux produits agricoles, la création d’emplois dans les industries agroalimentaires et la stimulation de l’entrepreneuriat agricole.
Effectivement, l’Agenda 2063 de l’Union africaine reconnaît l’importance de l’agriculture pour le développement de l’Afrique.
Il préconise une transformation de l’agriculture africaine en un secteur moderne et durable, axé sur la sécurité alimentaire, la commercialisation, l’industrialisation et la durabilité, afin de stimuler la croissance économique, de réduire la pauvreté et d’améliorer les moyens de subsistance des populations africaines.
Il est tout aussi important de noter que ces aspirations sont reliées avec les plans : Objectif de développement durable (ODD). Ce qui fait du continent, de la région un espace ouvert à l’international. L’espace ne se construit pas seul mais avec des volontés communes de la communauté internationale.
En travaillant vers ces objectifs, l’UA cherche à positionner l’Afrique comme un acteur mondial influent, ouvert aux partenariats et à la coopération internationale.
L’ouverture de l’Afrique au monde fait partie intégrante de la vision de l’UA pour une Afrique prospère, pacifique, intégrée et centrée sur les personnes, et est en accord avec les aspirations de développement durable définies par les ODD des Nations Unies. (Figure 1)
Dans ce même processus, la Banque africaine de développement (BAD) joue un rôle essentiel dans le financement et le soutien des programmes agricoles en Afrique.
Elle soutient des initiatives visant à développer le secteur agricole, à améliorer la productivité, à promouvoir la sécurité alimentaire sur le continent. Les différents programmes et initiatives de la BAD sont conçus pour promouvoir la transformation agricole, l’augmentation de la productivité, l’amélioration des revenus des agriculteurs et la sécurité alimentaire en Afrique.
La Banque travaille en collaboration avec les gouvernements africains, d’autres institutions financières, les organisations régionales et les partenaires du développement pour mettre en œuvre ces programmes et maximiser leur impact.
- PDDAA : Ce programme vise à promouvoir la transformation agricole en Afrique en soutenant des projets et des initiatives visant à améliorer la productivité, la commercialisation et la résilience des agriculteurs. Il met l’accent sur la promotion des technologies agricoles innovantes, le renforcement des capacités des acteurs du secteur et la promotion de l’investissement privé dans l’agriculture.
De même, le Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO) est une initiative visant à accroître la productivité agricole et la sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest. Il vise à améliorer les systèmes de production agricole, à renforcer les chaînes de valeur et à promouvoir l’adoption de technologies agricoles appropriées dans la région.
- Renforcement des capacités : Le PPAAO vise à renforcer les capacités des agriculteurs, des organisations agricoles et des acteurs du secteur agricole en leur fournissant des formations, des conseils techniques et un accès à l’information agricole. Le PPAAO est mis en œuvre par la CEDEAO en collaboration avec d’autres partenaires régionaux et internationaux.
L’accord entre la Côte d’Ivoire et le Ghana concernant le cacao est un accord historique qui a été signé en novembre 2019.
« On estime que 40 % des revenus de la filière reviennent à la grande distribution et autant aux chocolatiers, quand les traders et intermédiaires récoltent autour de 10 %. Les pays producteurs ne touchent, eux, que 5 % à 6 % des recettes d’un marché qui représente 130 milliards de dollars par an », expose Alex Assanvo, le secrétaire exécutif de l’initiative Côte d’Ivoire Ghana.
Il traduit également la volonté affichée du Président Alassane Ouattara et de son homologue ghanéen Nana Akufo-Addo d’offrir de meilleures conditions de vie aux planteurs de leurs deux pays. Cet accord vise à instaurer une meilleure régulation du marché mondial de l’or brun[5], à garantir des revenus équitables pour les agriculteurs et à promouvoir la durabilité de la filière cacao.
Les deux pays, la Côte d’Ivoire et le Ghana, sont les deux principaux producteurs mondiaux de cacao, représentant environ 60% de la production mondiale. Malgré cela, les agriculteurs de ces pays ont souvent été confrontés à des prix instables et à des revenus insuffisants, tandis que les multinationales du chocolat ont réalisé d’importants bénéfices.
L’accord vise à remédier à cette situation en fixant un prix plancher pour le cacao et en instaurant une prime de soutien aux revenus des agriculteurs. Le prix plancher (2600 dollars par tonne de fèves de cacao.) garantit un niveau minimal de revenu pour les agriculteurs, tandis que la prime de soutien est destinée à financer des projets de développement dans les communautés agricoles.
De plus, l’accord met l’accent sur la promotion de bonnes pratiques agricoles, la lutte contre la déforestation liée à la production de cacao et la collaboration entre les deux pays pour défendre leurs intérêts communs sur le marché mondial du cacao.
Cet accord a été salué comme une avancée majeure dans la transformation de la filière cacao, en garantissant des conditions plus équitables pour les agriculteurs et en promouvant la durabilité de la production de cacao.
Il s’agit d’une initiative pionnière dans le secteur agricole et elle a été soutenue par de nombreux acteurs de l’industrie du chocolat et des organismes de développement.
« Nous travaillons en relation avec le Ghana, mais également avec la Banque africaine de développement et la Banque mondiale pour trouver un moyen de stockage du cacao pour une meilleure maîtrise de l’offre du cacao sur le marché mondial« , avait déclaré le président ivoirien promettant de stocker du cacao pour influer sur la demande et « rendre au paysan le fruit » de son travail.
Un exemple significatif de coopération entre les pays producteurs pour améliorer les conditions de vie des agriculteurs et promouvoir une industrie du cacao plus durable et équitable.
Il convient également de souligner la résilience des deux pays face au manque de transparence des entreprises qui ne souhaitent pas payer le prix fixé, justifiant ceci par la crise du Covid-19 alors que ces derniers affichent des bilans positifs.
Bien qu’ils pourraient se tourner vers d’autres pays comme le Brésil et l’Équateur, « D’autres pays pourraient peser dans la balance comme le Togo, le Nigéria et le Cameroun l’union fait la force comme nous l’avons démontré entre le Ghana et la Côte d’Ivoire et aujourd’hui avec d’autres pays qui vont nous joindre cela va réduire les capacités de diversion des entreprises qui ne veulent pas jouer le jeu ».
Alex Assanvo En novembre 2022, Abidjan-Accra ont donc posé un ultimatum à l’industrie du cacao, menaçant d’interdire l’accès aux plantations et de suspendre les programmes de durabilité, gage d’un cacao « durable de qualité » pour le consommateur.
Récemment le président de la République Togolaise S.E.M FAURE GNASSINGBE a reçu le Président de la République du Niger pour prendre part à la table ronde de haut niveau devant permettre de déterminer une feuille de route commune afin d’accélérer les réformes et les investissements nécessaires pour rendre les engrais plus accessibles et abordables à travers la région.
Une initiative qui décrit la volonté des deux pays à faire de la région un marché attractif « Je reste convaincu qu’une coopération régionale accrue pour un meilleur accès aux engrais et pour le développement des chaînes d’approvisionnement nous permettra d’accélérer la transformation agricole et de bâtir une autosuffisance alimentaire au bénéfice de nos populations ». S.E.M FAURE GNASSINGBE
Culture de rente : Les interventions à l'échelle internationale
Les aides financières internationales pour l’agriculture en Afrique depuis les années 2000 ont connu des évolutions significatives. Au cours des deux dernières décennies, il y a eu une augmentation significative de l’engagement financier international en faveur de l’agriculture en Afrique.
Les OI, les bailleurs de fonds, les gouvernements étrangers, les institutions financières internationales et les organisations non gouvernementales ont augmenté leurs contributions pour soutenir le développement agricole.
Ils fournissent des fonds pour des projets agricoles, des programmes de renforcement des capacités, des investissements dans les infrastructures agricoles et des initiatives visant à promouvoir l’agro-industrie et le commerce agricole.
A l’occasion du deuxième sommet sur l’agriculture et l’alimentation à Dakar. Ce sommet veut s’inscrire « dans la dynamique de l’Afrique des solutions », a déclaré le président Macky Sall lors de la cérémonie d’ouverture, « une Afrique qui puise dans son énorme potentiel pour se nourrir par elle-même et aider à nourrir le monde [6]».
Outre le renouvellement d’aide de la banque BAD plusieurs pays se sont engagés dans le processus à travers des aides financières. Les Pays-Bas ont annoncé vouloir consacrer 450 millions d’euros supplémentaires, sur cinq ans, aux programmes de sécurité alimentaire axés sur l’Afrique subsaharienne.
Le Canada va créer un nouveau fonds pour soutenir les PME du secteur agricole, doté de 73 millions de dollars US. L’Allemagne, entre autres, a également promis des financements supplémentaires.
La Banque mondiale a également alloué des montants substantiels pour soutenir l’agriculture en Afrique de l’Ouest depuis les années 2000 (Figure 2). Ce graphique démontre qu’en 2019 elle accorde un montant considérable à l’Afrique où elle lutte contre la pauvreté avec 18,4 milliards de dollars en Afrique subsaharienne.
Par ailleurs, l’Agence Française de développement (AFD) qui travaille pour lutter contre la pauvreté et favoriser le développement durable.
L’agriculture est l’un des secteurs prioritaires dans ses programmes d’aide au développement, et l’Afrique de l’Ouest est une région où elle concentre une grande partie de ses efforts. (Figure 3)
« À l’occasion du Salon international de l’agriculture à Paris, l’AFD organisait avec le Cirad, la CEDEAO et le réseau des organisations paysannes et de producteurs d’Afrique de l’Ouest une conférence sur les innovations locales et politiques publiques capables d’assurer la sécurité alimentaire et la nutrition en Afrique[7] »
L’institution n’a pas manqué de renouveler son soutien où elle finance des projets visant à moderniser les infrastructures agricoles, à renforcer les capacités des agriculteurs, à promouvoir des pratiques agricoles durables.
Ces projets peuvent inclure la construction d’infrastructures d’irrigation, l’introduction de techniques agricoles innovantes, la formation des agriculteurs, l’amélioration de l’accès aux marchés.
L’extrait[8] de ce graphique démontre l’engagement de l’AFD dans divers domaines comme la sécurité alimentaire à l’est du Burkina Faso, le projet d’appuis aux communautés villageoises.
Grâce à ses partenaires État français, partenaires internationaux et autres des fonds considérables sont alloués pour soutenir le développement de l’agriculture.
Toutefois il convient de noter que les fonds de l’AFD sont utilisés pour financer des projets de développement dans divers secteurs tels que l’éducation, la santé, l’énergie, l’eau et l’assainissement, ainsi que pour promouvoir la lutte contre le changement climatique et favoriser la croissance économique durable.
L’agenda du développement du président de la République française évoquait déjà de nouvelles ambitions pour répondre au mieux aux enjeux du développement et à l’ambition du gouvernement français.
C’est ainsi qu’entre 2018-2022 l’AFD s’est doté d’une nouvelle stratégie avec les ODD, l’Accord de Paris sur le climat et l’ambition de porter le financement de l’aide publique au développement à 0,55 % du revenu national brut par an en 2022.
« Le Président de la République a fait de la politique de développement une des priorités de son quinquennat. Cette priorité implique une rénovation de cette politique ! » Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères
« Tous les pays sont en transition et doivent définir des trajectoires pour réconcilier climat, lien social et prospérité ». Rémy Rioux, directeur général de l’AFD[9]
Une initiative qui mérite d’être soulignée : C’est à travers la signature de deux conventions relatives à l’exécution de la deuxième phase du Projet d’Appui à la Formation Agricole et Rurale (ProFAR) avec l’AFD et l’Agence Luxembourgoise de Développement (LuxDev).
Il y a la convention de crédit pour le programme d’infrastructures et d’équipements mis en œuvre par l’Agence pour la Construction des Infrastructures du Secteur de l’Éducation (ACISE) sous la supervision de l’Agence de Développement de l’Enseignement Technique (ADET).
La deuxième convention est celle de financement en subvention pour le programme d’ingénierie de la certification, de la formation, et la création de fonds d’appui à l’insertion ainsi que pour l’appui à la gouvernance territoriale, grâce à une délégation de fonds de l’agence LuxDev[10].
Le 30 et 31 mars 2023, le président de la République Béninoise Patrice Talon, dans son programme d’action 2021-2026 propose une construction et une réhabilitation de 30 lycées techniques agricoles, 9 écoles de métiers et agricoles 16 lycées professionnels à la fin de l’année 2023. Par l’appui de l’AFD, un montant de 21 milliards de FCFA a été signé entre le ministre de l’Économie et des finances Béninoise et la secrétaire d’État Française Chyrtsoula Zacharopoulou
« Ces financements permettrons de contribuer au déploiement des réseaux des lycées techniques agricoles, prévus par le gouvernement béninois avec une extension de l’accès à une offre de formation diversifiée pour 900 apprenants par an dans 4 établissements. Sur les 30 lycées techniques agricoles, l’AFD en finance 12 ».
« Je voudrais vous assurer que du côté du gouvernement béninois nous ferons tout pour que ces financements soient exécutés avec célérité et sérieux comme nous avons pris l’habitude de le faire depuis 2016 » assure, Romuald Wadigni, ministre de l’Économie et des finances.
C’est dans cette continuité que s’inscrit l’initiative FARM du président Emmanuel Macron.
Un plan qui vise à soutenir les pays les plus touchés par la crise alimentaire mondiale en stimulant la production agricole durable et en veillant à ce que les pays les plus vulnérables bénéficient d’un accès équitable aux denrées et produits agricoles à un prix juste.
C’est à cette occasion que Karim AITTALIB directeur général de GEOCOTON a accueilli en mars 2023 Chyrtsoula Zacharopoulou, Secrétaire d’État en charge du développement, de la francophonie et des partenariats, lors de sa visiteofficielle au Togo, pendant lequel a été présenté une filiale de la société à NIOTO, qui produit du beurre de karité et emplois 20.000 femmes dans le pays.
L’engagement de la galaxie des acteurs à la fois régionaux qu’internationaux depuis les années 2000 est la preuve d’une volonté d’avoir une configuration solide pour soutenir les programmes de développement pour l’agriculture. Malgré cela, le bilan est sans appel.
La productivité agricole dans la région reste relativement faible, en partie en raison de la pauvreté des agriculteurs, de l’insuffisance des investissements dans l’agriculture. De faibles infrastructures et de divers motifs entravent son développement économique.
Pour faire asseoir les différents programmes mis en place. Il est primordial de repenser les enjeux et les défis de la région.
Pour rappel, l’article présente uniquement le chapitre 1- thème 2 du mémoire. Pour plus d’informations, n’hésitez pas à vous adresser directement auprès de l’auteur.
Annick-Brenda AFANOUKOE
Tous les articles du mémoire :
1 – Stratégies pour faire de l’agriculture un levier de développement économique en Afrique de l’Ouest
2 – Agriculture en Afrique de l’Ouest : Un espoir économique
3 – Afrique : Programmes pour soutenir la croissance de la culture de rente
4 – Afrique : Préparer l’agriculture de demain
5 – Afrique : Cadre juridique et institutionnel du secteur agricole
Pour approfondir
Gestion, maîtrise et aménagement des ressources naturelles en Afrique de l’Ouest et du Centre
Notes
[1] Maussion E. Cinq denrées stratégiques pour la sécurité alimentaire de l’Afrique. JeuneAfrique.com.
[2]Thomas Allen, Vers une transformation des systèmes agricoles ouest-africains. Inter-réseaux. October 2020.
[3] ibid.
[4]Idrissa Wade et Aminata Niang L’engagement de Maputo : le mot d’ordre a-t-il été respecté ? p.1
[5] Cacao
[6] Rfi. (2023, 25 janvier). Au Sénégal, ouverture du sommet Dakar 2 sur l’alimentation en Afrique et son « énorme potentiel » Charlotte Idrac
[7] Salon international de l’agriculture : « On veut montrer combien l’Afrique a la maîtrise de sa destinée alimentaire ». AFD – Agence Française de Développement.
[8] Fiche complète annexe
[9] Une nouvelle stratégie pour le groupe AFD. (s. d.). AFD – Agence Française de Développement.
[10] Theworldnews. (2023). L’AFD et l’agence LuxDev appuient la formation agricole et rurale au Bénin. L’AFD et l’agence LuxDev appuient la formation agricole et rurale au Bénin.
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