rémy dadier conditionnement évaluatif

Conditionnement évaluatif en réadaptation cardiaque

Cet article fait référence à l’introduction du mémoire de Master 2 APAS parcours Sciences Technologies Mouvement de Rémy DADIER réalisé à l’Université de Montpellier (2022/2023) sous la direction de Julie BOICHÉ et Arnaud DUPEYRON.

Titre du mémoire : Effet du conditionnement évaluatif sur l’activité physique de patients lors d’un programme de réadaptation cardiaque

Son mémoire de Master 1 sur un sujet similaire est disponible ici.

Introduction

Les maladies cardiovasculaires restent à ce jour la première cause de décès dans le monde (Dibben et al., 2021). Parmi celles-ci, la cardiomyopathie ischémique présente la prévalence la plus importante et contribue de manière la plus significative à la mortalité d’origine vasculaire (Roth et al., 2015).

La réadaptation cardiovasculaire après infarctus du myocarde (IM) a montré des bénéfices indéniables pour la diminution de la mortalité, de la morbidité, du contrôle des facteurs de risque cardiovasculaires, de l’amélioration de la tolérance à l’effort, et de la qualité de vie (Anderson et al., 2016; Taylor et al., 2004).

Les sociétés savantes recommandent l’intégration de l’exercice physique dans le programme de réadaptation cardiaque après IM (Balady et al., 2015). Cependant, un nombre restreint de patients est inclus dans des protocoles de rééducation structurés, et moins de 50% poursuivent une activité physique (AP) pérenne ensuite (Karmali et al., 2014).

Récemment, une ligne de recherche a mis en évidence que des évaluations automatiques envers l’AP – ou “attitudes implicites” – sont positivement associées au comportement adopté (voir les revues de littérature de Chevance et al., 2019; Rebar et al., 2016).

De plus, il a été démontré qu’un changement de comportement en matière d’AP était possible en modifiant ces attitudes implicites, via une procédure de conditionnement évaluatif (Antoniewicz & Brand, 2016), une technique d’apprentissage qui vise à renforcer les associations entre des stimuli conditionné et non conditionné (Hofmann et al., 2010).

conditionnement évaluatif sur l'activité physique maladie cardiovasculaire

Alors que le recours au conditionnement évaluatif pour modifier d’autres comportements liés à la santé est bien documenté (e.g., les addictions), à notre connaissance, seules quatre études ont ciblé spécifiquement les attitudes implicites liées à l’AP. Seule une d’entre elles a été menée chez des patients porteurs de maladie chronique (Chevance, Berry, et al., 2019).

Deux autres présentent une absence de mesure du niveau initial d’attitudes implicites des participants
(Antoniewicz & Brand, 2016; Rasera et al., 2022). Toutefois, une étude menée hors
laboratoire montre des résultats prometteurs (Conroy & Kim, 2021).

Le premier objectif de ce travail était d’évaluer l’effet du conditionnement évaluatif sur la modification des attitudes implicites et sur l’AP de patients ayant eu un IM et impliqués dans un programme de réadaptation cardiaque. L’objectif secondaire était d’évaluer l’effet médiateur du changement d’attitudes implicites dans l’effet du conditionnement évaluatif sur les comportements.

Les maladies cardiovasculaires

Les maladies cardiovasculaires sont à l’heure actuelle les principales causes de décès dans le monde et leur prévalence continue de s’accentuer du fait du vieillissement de la population (Dibben et al., 2021).

Les maladies cardiovasculaires incluent un ensemble de troubles d’origine cardiovasculaire, tels que les accidents vasculaires cérébraux, les maladies cardiaques hypertensives, ou encore l’insuffisance cardiaque.

En 2019, une estimation de 12,7 millions de nouveaux cas de maladies cardiovasculaires a été faite dans les pays membres de la Société Européenne de Cardiologie (Timmis et al., 2022). Le réseau cardiaque européen a estimé que les maladies cardiovasculaires ont coûté 210 milliards d’euros à l’économie de l’Union Européenne en 2015 (Wilkins et al., 2017). Ces dernières années, la cardiomyopathie ischémique a été la manifestation la plus fréquente de ces maladies cardiovasculaires en Europe.

La cardiomyopathie ischémique est généralement causée par l’athérosclérose coronarienne et découle d’une “rupture de la plaque intra-coronaire et de la formation subséquente de thrombus dans l’une des artères coronaires du coeur. L’occlusion vasculaire transitoire ou permanente qui en résulte va alors provoquer une ischémie ou un infarctus du myocarde” [traduction libre] (Ashley & Niebauer, 2004).

L’IM, également appelé “crise cardiaque”, est donc une manifestation sévère de la cardiopathie ischémique. Il présente la prévalence la plus importante, et contribue de manière la plus significative à la mortalité d’origine vasculaire (Roth et al., 2015).

conditionnement évaluatif sur l'activité physique maladie cardiovasculaire

Parmi ses facteurs de risques modifiables figurent le tabagisme, l’hypertension, le diabète, ainsi que l’inactivité physique (Yusuf et al., 2004). Entre 1990 et 2019, l’incidence des IM a diminué de façon constante dans de nombreux pays Européens (Timmis et al., 2022).

De récentes améliorations concernant la prise en charge et la détection des IM (e.g., angioplastie, utilisation de la troponine comme biomarqueur cardiaque) ont grandement participé à cette diminution.

Toutefois, les IM restent, à ce jour, la première cause d’insuffisance cardiaque chronique (Jenča et al., 2020). En effet, la baisse du taux de mortalité, couplée à une meilleure prise en charge médicale, a induit un nombre croissant de patients post-IM.

Ces individus ont besoin d’un soutien pour gérer leurs symptômes (e.g., essoufflement à l’exercice) et réduire les risques de complications cardiaques futures. Les sociétés savantes recommandent ainsi l’intégration de l’exercice physique dans le programme de réadaptation cardiaque après IM traité médicalement ou revascularisé (Balady et al., 2015).

Ce type de programmes basé sur l’AP vise principalement à améliorer les capacités fonctionnelles et l’autonomie des personnes atteintes de coronaropathie (Dibben et al., 2021).

Activité physique et santé chez les patients infarctus du myocarde

L’AP se définit comme “l’ensemble des mouvements corporels produits par la mise en action des muscles squelettiques, entraînant une dépense d’énergie au-delà de la dépense de repos dont l’intensité varie de faible à élevée” (Caspersen et al., 1985).

Au cours des vingt dernières années, un grand nombre d’études épidémiologiques ont été menées dans le monde, analysant l’effet protecteur de l’exercice sur la dégradation de l’état de santé général (Paffenbarger et al., 2001). De nos jours, il existe des preuves irréfutables de l’efficacité de la pratique d’une AP régulière dans la prévention primaire et secondaire de plusieurs types de maladies chroniques, dont les maladies cardiovasculaires (Warburton & Bredin, 2017).

De façon plus spécifique, il a été démontré que l’AP post-IM réduisait la morbidité et la mortalité cardiaques (Clark et al., 2005). L’exercice régulier, améliore la santé cardiovasculaire des patients grâce à des mécanismes tels que l’abaissement de la pression artérielle, la réduction du poids, ou une sensibilité accrue à l’insuline (Hamer et al., 2017).

Bien qu’il n’existe aucune directive formelle sur l’AP après l’IM, les patients sont encouragés à atteindre 150 minutes d’AP d’intensité faible à modérée par semaine (Birtwistle et al., 2022).

activité physique après infarctus

Néanmoins, malgré la multiplication des preuves scientifiques et la vaste diffusion des informations relatives aux bienfaits de l’AP, les recommandations peinent à être respectées par les patients post-IM.

Ainsi, seulement 30% des patients éligibles participent aux programmes ; parmi les personnes dirigées vers la réadaptation cardiaque, beaucoup peinent à les terminer ; et moins de 50% maintiennent une AP régulière 6 mois après leur achèvement (Karmali et al., 2014).

Au vu de ces éléments, l’amélioration continue de la surveillance de l’AP et l’élaboration de politiques et programmes visant à augmenter les niveaux d’activité semble être une nécessité afin de réduire le fardeau de l’inactivité physique et des maladies non transmissibles (e.g., maladies cardiovasculaires).

L’un des enjeux majeurs à cette fin est de réussir à identifier les principaux déterminants jouant un rôle dans l’absence d’adoption d’une AP régulière chez cette population. En effet, cibler ces déterminants permettrait, à terme, d’améliorer les stratégies de promotion d’AP déjà mises en place (OMS, 2019).

Toutefois, le maintien d’une pratique au fil du temps est un enjeu complexe, susceptible d’être influencé par une multitude de facteurs (Rhodes et al., 2017). Pour les patients ayant subit un IM, maintenir une AP durable peut être difficile en raison de divers obstacles tels que la fatigue, les troubles de l’humeur, la peur de bouger ou un manque de motivation (Rogerson et al., 2012).

Des études antérieures ont d’ailleurs suggéré que la recherche des déterminants motivationnels de l’AP est pertinente dans ce contexte (Chevance, Bernard, et al., 2019).

Motivation et activité physique : des approches socio-cognitives aux modèles duaux

Pendant plusieurs décennies, une grande partie des travaux mis en place en psychologie de la santé afin d’apprécier les comportements en matière d’AP étaient pour la plupart basés sur des approches socio-cognitives visant à comprendre le comportement humain de façon générale (Zenko et al., 2021).

Parmi les plus citées dans la littérature, la théorie de l’autodétermination (Deci & Ryan, 1985), la théorie sociale cognitive (Bandura, 1977) ou encore la théorie du comportement planifié (Ajzen, 1991) incarnent les approches théoriques les plus populaires dans la littérature scientifique relative à la motivation envers
l’exercice.

Ces modèles se concentrent principalement sur les déterminants cognitifs tels que les attentes en matière de résultats, la confiance en sa capacité à adopter le comportement, la formation rationnelle des intentions, et l’utilisation de stratégies d’autorégulation.

Une méta-analyse incluant 206 articles confirme l’existence d’un lien significatif entre ces cognitions à l’égard d’un comportement de santé et son adoption, AP incluse (McEachan et al., 2011). Ainsi, favoriser des croyances favorables et des intentions s’avère donc crucial dans le but d’atteindre des objectifs sur le long terme.

Toutefois, tenter de comprendre l’adoption ou non de l’AP en se limitant aux processus intentionnels est considéré à l’heure actuelle comme insuffisant (Brand & Ekkekakis, 2021).

En effet, l’une des limites de ces approches est que les objectifs ne se traduisent pas toujours par des actions, et que les personnes qui ont l’intention de pratiquer une AP échouent souvent à convertir leurs intentions en comportements réels (Sheeran & Webb, 2016).

modification de la pensée

La modification de la pensée consciente ne garantit ainsi pas systématiquement le changement de comportement en matière de santé. Par ailleurs, de nouvelles preuves suggèrent que le comportement d’AP n’est pas seulement la manifestation des intentions et des raisonnements (i.e., la connaissance des conséquences d’une action ou la décision d’agir) de l’individu par rapport à l’AP (Chevance, Bernard, et al., 2019).

Les comportements et les concepts que les individus associent inconsciemment à l’AP (e.g., le plaisir ou le déplaisir ressenti pendant la réalisation d’exercices antérieurs) peuvent également influencer le comportement d’AP futur (Brand & Ekkekakis, 2018; Rebar et al., 2016). Cette situation oblige à une réévaluation des modèles socio-cognitifs traditionnels.

En ce sens, les modèles contemporains cherchent à comprendre comment les concepts et les émotions liés à l’AP influencent nos comportements en intégrant, en plus des processus explicites, d’autres facteurs (Englert et al., 2023).

Certains modèles, appelés modèles “duaux”, distinguent ainsi les attitudes « explicites » et « implicites », partant du principe que nous agissons à la fois en fonction de notre raison (processus explicites) et de nos impulsions (processus implicites) (Gable & Harmon-Jones, 2016).

Dans cette perspective, les phénomènes comportementaux sont conçus comme les résultats de deux processus mentaux liés mais qualitativement différents : le versant explicite, qui est assimilé à des cognitions dites “froides”, des évaluations issues d’efforts introspectifs et réflexifs, et le versant implicite, qui fait référence à des cognitions plus “chaudes”, des évaluations automatiques et impulsives dont l’individu peut ne pas avoir conscience (Hollands et al., 2011).

Ekkekakis (2017) suggère dans ce sens que l’hypoactivité chronique observée dans les populations serait la manifestation d’un conflit entre les attitudes implicites et explicites présentes chez de nombreux individus. Concrètement, l’inactivité pourrait s’expliquer par une discordance entre des informations positivement évaluées sur les bienfaits pour la santé (attitudes explicites) et des expériences émotionnelles négatives (attitudes implicites).

Le rôle des attitudes implicites dans l’adoption d’un style de vie actif

Récemment, Brand et Ekkekakis (2018) ont formulé l’Affective-Reflective Theory (ART). L’objectif de ce modèle est d’expliquer pourquoi les personnes entreprennent ou non de faire de l’exercice.

Ils suggèrent que les évaluations automatiques (ou attitudes implicites) de l’exercice et de l’inactivité physique sont la base à partir de laquelle des opérations affectives et cognitives ultérieures plus complexes (e.g., évaluation des croyances et des valeurs, planification, et intentions) se produisent. Les évaluations automatiques correspondent ici à des évaluations non conscientes d’un concept (e.g., l’AP) basées sur des associations mentales avec des attributs valorisés tels que « bon-mauvais » ou « agréable-désagréable ».

Par son approche duale, l’ART propose donc d’enrichir les modèles antérieurs en y incorporant le rôle des attitudes implicites. Elle met en avant le fait que dans certaines circonstances, la valence affective centrale (i.e., la manière dont une personne ressent et évalue les sensations corporelles liées à l’exercice physique sur le moment) peut avoir un impact direct et immédiat sur le comportement, et ce, par le biais de pulsions comportementales.

Elle suggère également que pour qu’un individu décide d’entreprendre un comportement actif, indépendamment de sa motivation à changer, la valence affective centrale associée à l’AP doit être plus positive que la valence affective associée à l’inactivité physique.

Concrètement, une attitude implicite favorable à l’exercice (i.e., une forte association mentale entre les concepts « exercice » et « agréable ») influencerait le comportement en se manifestant par des tendances d’approche impulsives vers l’exercice et inversement (Phipps et al., 2022).

On peut supposer que dans notre société contemporaine, une proportion importante d’individus, pour des raisons variées (e.g., surcharge pondérale, déconditionnement, pression sociale) associent mentalement l’AP au déplaisir.

démotivation pour l'activité physique

Chez les patients post-IM, des expériences désagréables pourraient être présentent en mémoire, du fait de leur incapacité à soutenir un effort dans le temps. En pratique, les différentes conséquences associées à l’incapacité (i.e., essoufflement important, douleurs articulaires) vont venir renforcer collectivement les “marqueurs chargés négativement” associés à l’AP.

Ainsi, malgré une exposition répétée à diverses campagnes de sensibilisation sur les bienfaits pour la santé de l’AP, l’encouragement des professionnels de santé ou des engagements personnels, nombre d’individus ont tendance à maintenir un style de vie inactif.

Au vu de ces éléments, l’étude des attitudes implicites pourrait alors permettre d’améliorer l’efficacité des stratégies de promotion d’AP actuelles. En effet, une revue de littérature de Rebar et al. (2016) incluant 52 études, montre que l’AP est partiellement déterminée par des processus automatiques (e.g., attitudes implicites).

De plus, une récente méta-analyse de Chevance et al. (2019), qui regroupe 24 études indiquent que les attitudes implicites envers l’AP sont significativement et positivement associées au niveau d’AP (r = 0.11). Ainsi, les interventions en matière d’AP seraient susceptibles de pouvoir gagner en efficacité en intégrant des stratégies ciblant les attitudes implicites (Lithopoulos et al., 2020).

Intervenir pour modifier les attitudes implicites : le rôle du conditionnement évaluatif

Compte tenu de leur nature, les attitudes implicites sont peu sensibles aux interventions “classiques” de type éducatives (Banaji & Greenwald, 2013). En revanche, le conditionnement évaluatif semble une approche pertinente dans ce contexte. Le conditionnement évaluatif est un procédé qui consiste à modifier les attitudes implicites en exposant les individus à des couplages répétés.

Généralement, un stimulus non conditionné est couplé avec des stimuli conditionnés qui activent des évaluations positives (si l’objectif est de susciter des tendances à l’approche) ou négatives (si l’objectif est de susciter des tendances à l’évitement ; Gibson, 2008). Dans cette procédure, le premier stimulus est appelé “stimulus conditionné” (CS) et le second “stimulus non conditionné” (US). Le CS tend à devenir plus positif lorsqu’il a été associé à un US positif et, plus négatif lorsqu’il a été associé à un US négatif (Levey & Martin, 1975).

Le conditionnement évaluatif est une forme de conditionnement pavlovien impliquant un changement dans l’appréciation du CS et amenant l’individu à son adhésion ou à son rejet (Hofmann et al., 2010). Gawronski et Bodenhausen (2018) ont proposé une explication de l’effet du conditionnement évaluatif en utilisant le modèle d’évaluation associative-propositionnelle (APE).

Ce modèle explique que notre pensée est basée sur deux types de processus mentaux : les processus associatifs et les processus propositionnels1. Selon ce modèle, l’effet du conditionnement évaluatif se produit lorsque la présentation répétée d’un stimulus conditionné (CS) avec un stimulus inconditionné (US) amène à une association mentale entre le CS et l’US, sans que des processus de pensée plus complexes n’interviennent.

L’effet du conditionnement évaluatif est donc principalement dû à une stimulation externe qui crée des associations mentales entre CS et US, sans implication du raisonnement (Moran et al., 2023).

En raison de sa grande opérabilité et de son faible coût, le conditionnement évaluatif a été largement utilisé dans le domaine clinique au cours des dernières années, notamment dans l’objectif de modifier l’insatisfaction corporelle (i.e., Aspen et al., 2015), la consommation d’alcool (i.e., Houben et al., 2010) ou encore l’estime de soi (i.e., Grumm et al., 2009). La méta-analyse de Forscher et al. (2019) démontrent que le CE est une technique efficace afin de modifier les attitudes implicites dans différents contextes, y compris l’AP. (Qiu & Zhang, 2020).

 

1- Les liens associatifs sont des paires entre concepts mentaux qui se forment à la suite de l’exposition répétée à des stimuli présentés successivement ou conjointement. Les propositions sont une forme de représentation plus complexe, car elles incluent une évaluation des relations comme étant vraies ou fausses.

Conditionnement évaluatif et attitudes implicites envers l’AP

Antoniewicz et al. (2016) ont été les premiers à explorer cette hypothèse à travers deux expérimentations. Dans la première étude, des étudiants Allemands, ont été répartis de façon aléatoire dans un groupe APA (conditionnement évaluatif positif à l’AP), un groupe ANA (conditionnement évaluatif négatif à l’AP), ou un groupe témoin sans conditionnement.

Six CS liés à l’exercice et six CS non liés à l’exercice ont été utilisés – des rectangles colorés étaient utilisés comme stimuli neutres. Au total, 120 paires CS-US ont été présentées dans un ordre aléatoire. Puis, les participants ont effectué un SC-IAT, un test visant à mesurer la force d’associations entre l’AP et des attributs (bon ou mauvais) via une tâche de catégorisation. Les résultats démontrent que suite à l’expérience, les participants du groupe APA présentaient des attitudes implicites envers l’exercice plus favorables à l’AP, comparativement à ceux des autres groupes.

Dans la deuxième étude, les participants (étudiants allemands) ont réalisé une tâche d’amorçage évaluatif2 afin de mesurer leurs attitudes implicites liées à l’exercice. Un tiers des participants a été assigné au hasard au groupe témoin. Les autres participants ont été affectés au groupe APA si leurs attitudes implicites étaient défavorables à l’AP, et au groupe ANA si celles-ci étaient favorables à l’AP.

La procédure du conditionnement évaluatif était similaire à celle utilisée dans l’étude 1, à l’exception d’une diminution du nombre d’images par catégories (passant de 6 à 4). Les participants ont ensuite été invités à choisir une intensité pour une courte période d’exercice sur ergocycle (i.e., deux minutes). Les résultats montrent que les participants du groupe APA ont choisi des intensités significativement plus élevées que celles choisies par le groupe témoin. Cette recherche est la première à démontrer que le conditionnement évaluatif peut avoir un effet sur les comportements d’exercice ultérieurs.

Dans leur étude, Chevance et al. (2019) ont quant à eux mis en place un procédé écologique visant à modifier les attitudes implicites et in fine influencer le comportement en matière d’AP dans un programme de réhabilitation respiratoire en France. Une intervention a été développée à l’aide de posters, affichés dans la chambre des patients.

Ces derniers étaient répartis en trois groupes expérimentaux, respectivement exposés pendant une semaine de leur séjour à : (1) des posters représentant des personnes physiquement actives associées à des mots positifs; (2) des posters représentant des personnes sédentaires associées à des mots positifs, (3) aucun poster (groupe contrôle).

Quatre affiches différentes (une par jour) ont été utilisées. Les attitudes implicites ont été évaluées en pré et post-test à l’aide d’une Implicit Association Test (IAT), et l’AP a été mesurée par un accéléromètre. Les résultats ne rapportent pas de changements significatifs, des attitudes implicites ou du niveau d’AP des patients.

Une explication plausible est que le contexte de réhabilitation dans lequel s’est déroulée cette étude compte de nombreux facteurs susceptibles d’avoir influencé les attitudes implicites et comportements des participants, au-delà du contenu de l’expérience.

Une étude a également été menée hors laboratoire par Conroy et Kim (2021) auprès d’adultes Américains au travers d’ une application sur smartphone. Les participants ont été exposés à de brèves doses de conditionnement évaluatif via des images d’arrière-plan sur leur écran de verrouillage.


L’objectif était de renforcer les associations entre AP et plaisir puis d’évaluer les répercussions de ce changement sur les comportements adoptés. Les participants ont rempli des questionnaires sur leurs caractéristiques démographiques, leur motivation et leur AP lors d’une visite de base au laboratoire. À la fin de chaque semaine, les participants étaient invités par e-mail à remplir un questionnaire en ligne sur leur AP de la semaine précédente.

Après 8 semaines, les participants sont retournés au laboratoire pour remplir des questionnaires et supprimer l’application de leur smartphone. Les résultats indiquent que les participants ont adhéré à l’application et que les stimuli de conditionnement ont significativement amélioré les jugements affectifs de l’AP (e.g., plaisir, motivation intrinsèque, régulations intégrée), ainsi que la pratique d’AP en elle-même. Ces résultats fournissent une preuve de concept prometteuse pour une approche écologique du conditionnement évaluatif permettant d’augmenter les comportements actifs de ses utilisateurs.

Enfin, Rasera et al. (2022) ont testé l’efficacité d’une application intégrant des stratégies de gamification et un conditionnement évaluatif. L’objectif de l’étude était de tester si le fait de jouer à l’application influençait les attitudes implicites de l’exercice mesurées via un IAT immédiatement et un jour après. Deux versions ont été créées – une avec et une sans contenu d’exercice (Flex Exercice et Flex Control, respectivement). Les participants issus de la population générale Australienne étaient répartis de façon randomisée dans les deux groupes.

Les résultats ont révélé que l’application Flex Exercice n’a pas amélioré favorablement les attitudes implicites envers l’exercice un jour après. Par contre, les attitudes implicites sont devenues significativement plus favorables aux comportements sédentaires dans le groupe contrôle. Une interprétation possible est que l’utilisation d’une intervention via un jeu sur smartphone a pu contribuer à renforcer les attitudes de manière paradoxale (i.e., renforcer les attitudes implicites envers les activités plutôt sédentaires), même si cela pouvait être moins marqué quand le contenu était lié à de l’AP. Cette interprétation reste spéculative, car il n’y avait pas de mesure initiale des attitudes implicites.

Malgré une absence de confirmation des hypothèses, cette étude représente une démonstration supplémentaire qu’il est possible de modifier les attitudes implicites, en exposant les utilisateurs à un conditionnement évaluatif sur application.

Les résultats de ces différents travaux confirment donc la pertinence de considérer le conditionnement évaluatif comme une procédure susceptible de modifier les attitudes implicites envers l’AP, et en retour, d’observer des changements dans les comportements liés à l’AP. Toutefois, les résultats mitigés de certaines études, que ce soit en laboratoire ou en milieu écologique, soulignent la nécessité de poursuivre la recherche dans ce domaine.

 

2- Tâche informatisée permettant de mesurer les associations automatiques entre des stimuli et des évaluations affectives. Elle consiste à présenter un stimulus préliminaire (amorce) qui influence la réponse à un stimulus cible ultérieur en fonction de l’évaluation affective associée à cette amorce.

Objectif de l’étude et hypothèses

Dans la littérature, un ensemble d’études tend à confirmer l’association entre attitudes implicites et adoption de comportements actifs dans diverses populations. D’autres travaux ont mis en évidence de façon consistante qu’une modification des attitudes implicites est possible à l’aide d’une procédure de conditionnement évaluatif.

Toutefois, les études menées dans le contexte de l’AP sont à ce jour très peu nombreuses et présentent plusieurs limites. En premier lieu, elles n’ont pas systématiquement réalisé de mesure initiales des attitudes implicites, ce qui ne permet pas de garantir que le conditionnement évaluatif a bien été accompagné d’une modification de cette variable.

De plus, certaines études réalisées en dehors du laboratoire ont contribué à la validité externe de l’outil, mais peuvent également présenter des biais liés au contexte dans lequel elles ont été menées (e.g., attitudes implicites davantage influencées par l’environnement). Enfin, il est important de noter qu’une seule étude a été menée sur une population clinique. Il est donc primordial de développer davantage de recherches dans ce domaine pour tenter de mieux comprendre les mécanismes liés à la pratique de l’AP chez ce type de population.

L’objectif premier de ce travail était ainsi d’évaluer l’effet d’un conditionnement évaluatif sur les attitudes implicites envers l’exercice et sur la charge d’AP produite par les patients ayant eu un IM impliqués dans un programme de réadaptation. L’objectif secondaire était d’évaluer l’effet médiateur du changement d’attitudes dans l’effet du conditionnement évaluatif sur les comportements adoptés.

H1 : Nous émettons l’hypothèse que les participants du groupe expérimental (conditionnement évaluatif envers l’AP) présenteront une augmentation plus importante du score d’attitudes implicites envers l’AP par rapport à ceux du groupe contrôle (conditionnement évaluatif alimentation).

H2 : Nous émettons l’hypothèse que les participants conditionnés de manière positive à l’AP vont présenter une charge sur ergocycle plus importante lors d’une séance libre d’AP de leur programme de réadaptation, comparativement au groupe contrôle – en prenant en compte la charge atteinte lors de leur dernière séance.

H3 : Nous émettons l’hypothèse que le changement des attitudes implicites envers l’AP, induit par le conditionnement évaluatif, va médier l’augmentation de la charge sur ergocycle chez les participants du groupe AP, comparativement à ceux du groupe contrôle.

 

Pour rappel, l’article présente uniquement l’introduction du mémoire. Pour accéder au protocole, données ainsi qu’à la discussion du présent document, n’hésitez pas à vous adresser directement auprès de l’auteur.

Rémy Dadier

Rémy DADIER

M2 STM

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